Son enfance, Tristan l'a passé au château de Lyonesse dans un royaume voisin. Son père, le marquis Philippe de Lyonesse, était un seigneur très apprécié à la cour du roi Uther avec qui il a fait la guerre. C'est d'ailleurs durant une de ces batailles, que le marquis rencontra celle qui deviendra par la suite son épouse. Sans crier gare, ce fut le véritable coup de foudre pour Liliane est lui, il faut dire qu'elle était d'une étonnante beauté. Seule survivante d'un village pris d'assaut par l'ennemi, elle trouve refuge auprès du marquis et à peine la guerre fut elle terminée, qu'ils se marièrent. Neuf mois plus tard naquit une petite fille à la tête aussi blonde que sa mère. Quelque peu déçu d'avoir eu une fille plutôt qu'un fils, l'homme resta plutôt réservé face à cette naissance qui pour sa femme signifiait la fin officielle de la guerre, la fin de la malchance, la fin du malheur...Liliane, sentant la réticence de son mari face à leur nouveau né, autorisa son époux à lui donner le prénom de son choix.
"Ce sera Tristan...Tout comme mon père."
Étonnée, Liliane fit d'abord une grimace, un prénom de garçon pour une fille, voilà qui ne c'était encore jamais vue. Malgré ça, elle accepta et regarda avec tendresse le jeune poupon qui venait d'arrêter de pleurer.

Durant ses premières années, Tristan vit très peu son père qui, malgré son prénom de garçon, restait distant. Lorsqu'il était avec elle, l'homme ne savait pas se comporter, après tout il n'avait pas prévu d'avoir une héritière et se demandait de quoi devait il parler avec elle. Voulant sauver les apparences et ne pas montrer sa détresse, il décida d'adopter une attitude, froide. Surtout que sa femme malgré les tentatives, n'arrivait pas à avoir d'autres enfants. Puis un jour..Le miracle se produisit ! Liliana annonça fièrement à sa petite fille qu'elle n'allait pas tarder à avoir un petit frère ou une petite soeur. Fou de joie, le marquis attrapa sa femme dans ses bras et l'embrassa avec passion sous les yeux de leur fille qui ne comprenait pas vraiment ce qui se passait.
"Cette fois ce sera un garçon!"
Les mois passèrent, de longs mois au cour duquel, le ventre de la jeune marquise s'arrondit, jusqu'à représenter une jolie forme ronde. Très intriguée, la petite Tristan, passait son temps à poser ses petites mains sur le ventre de sa mère pour sentir son petit frère bouger doucement à l'intérieur. Finalement, un beau jour de printemps, sa mère commença à avoir des contractions et fut emmener dans sa chambre.

Seule, Tristan attendit sagement dans sa petite chambre que l'on vienne la chercher pour lui présenter son petit frère. Les heures passèrent, de longues heures qui lui parurent une éternité, quand allez t-ils venir la chercher? La journée s'acheva et lorsque le soleil disparut complètement derrière les arbres, Tristan sortit de sa chambre et courut vers les appartements de sa mère, devant lesquelles, une foule de gens c'étaient amassés. La mine grave, ils parlaient à voix basse, certains même avaient les larmes aux yeux.
"Pauvre femme, elle était si gentille."
"Le nouveau né était difforme et non viable!"
S'arrêtant devant deux servantes, Tristan leva la tête pour les regarder dans les yeux. Se sentant observées, les deux femmes baissèrent les yeux vers la petite qui attendait bien sagement que l'on donne des nouvelles de sa maman. Les deux femmes n'eurent pas me temps de réagir, le marquis ressortie de la chambre le regard vide et le teint pâle, l'homme donna des instructions au personnel, puis remarquant la petite fille, se tourna vers elle. Il resta silencieux pendant quelques instants, la fixant sans aucune émotion. La pauvre petite fut si intimidé qu'elle baissa les yeux et regarda ses pieds.
"Qu'on l'emmène dans sa chambre je ne veux pas d'elle ici."
Puis il disparut en claquant la lourde porte en bois. Avant même que Tristan puisse réagir, elle fut attrapé par une domestique et portée jusqu'à sa chambre où elle fut enfermée.

Les heures défilèrent de nouveau, de longues heures durant lesquelles, la petite fille se mit à pleurer, où était passée sa maman? Que voulait dire les domestiques un peu plus tôt dans le couloir? Angoissée, Tristan alla finalement se poser dans un coin de la pièce et se recroquevilla. Sans s'en rendre compte, Tristan sombra dans un profond sommeil et ne fut réveillée que par le bruit de clé qui tourna dans la serrure de sa porte. Sursautant, la petite fille regarda autour d'elle, sur le seuil de la porte, son père, droit, imposant. Sans rien dire il s'approcha de sa fille et l'aida à se lever, dans un silence de mort il la posa sur son lit et s'installa près d'elle. Étonnée par tant d'affection d'un coup, la petite resta silencieuse, attendant que son père prenne la parole. Après quelques minutes à chercher ses mots, il annonça finalement à sa fille que sa mère ne reviendrait pas, qu'elle et son petit frère étaient à présent dans un autre monde et qu'ils ne souffriraient plus. Tristan n'eut pas de réaction, tel un pantin, elle hocha la tête mécaniquement. Pleurer? Elle n'y arrivait pas malgré toute la peine qui lui déchirait le cœur. Finalement, après avoir mis sa fille au lit, le marquis se retira.

Durant les mois qui suivirent, le marquis ne se montra quasiment pas, déprimé d'avoir perdu l'amour de sa vie, il restait dans sa chambre à ressasser ses noirs pensées. Sa femme et son fils avaient été mis en terre dans la crypte du château, et le marquis avait interdis à quiconque d'y descendre, y compris Tristan qui ne demandait qu'à aller déposer quelques fleurs qu'elle avait ramassée elle même. Durant ces longs mois enfermés dans ses appartements, le marquis repensa à sa femme et à son fils qui ne verrait jamais grandir. Pourquoi? Pourquoi les dieux avaient ils décidés de les séparer? Maintenant il n'aurait pas d'héritier pour lui faire honneur, personne pour défendre comme il l'avait fait le royaume de Camelot. Puis, un beau jour, une idée lui vint à l'esprit, il n'avait aucun héritier, mais il possédait tout de même une descendante. Cette fois c'était décidé, Tristan serait élevé comme une garçon.
"Liliane mon amour, notre fille nous fera honneur à tous les deux, je te le promet." murmura t-il

Plusieurs années c'étaient écoulées, des années durant lesquelles, Tristan avait bien grandit et c'était entrainée aux armes comme se l'était promit son père. Avec le temps, elle était devenue une magnifique jeune femme, son père en était même étonnée et ne cessait de se dire à qu'elle point elle ressemblait à sa défunte mère. Un soir, alors qu'ils étaient à table, le marquis s'adressa à sa fille comme il avait rarement l'habitude de la faire.
"Tristan...J'ai une mission pour toi."
Les repas se faisant d'habitude en silence, Tristan releva la tête et regarda son père, intriguée. Une mission? "Comme tu le sais, le roi Uther est mort l'année dernière et c'est son fils Arthur Pendragon qui gouverne à présent."
Ne voyant pas où il voulait en venir, la jeune femme continua d'hocher la tête, signe qu'elle le suivait attentivement.
"Ma fille, je veux que tu te rende à Camelot, je veux que tu t'agenouilles devant le nouveau roi et que tu lui prête allégeance, joins toi aux chevaliers de la table ronde et rend à notre blason, sa fierté d'antan."
Ses mots la laissèrent sans voix, très peu de femmes avaient jusqu'à présent étaient acceptés à la table, on les disaient aussi robustes et courageuses que leurs confrères hommes. Tristan quand à elle, venait à peine de finir son entraînement, elle ne se sentait pas prête à entamer une telle quête. Sentant son hésitation, son père se leva et s'approcha vers l'âtre dans lequel brulaient de grandes bûches.
"Ces dernières années, notre famille à perdu en popularité, on nous dit faible et certains pensent même que nous cherchons à nous cacher de l'ennemi, je refuse que cela continu ! Tu t'es entraînée pendant des années pour cela, tu es forte et courageuse, tu t'en sortiras ! Demain matin à l'aube, tu prendras la route."

A ces mots, il tourna les talons et quitta la salle, laissant sa fille dans un grand désarrois, elle n'avait jamais quittée les terres de son père et du jour au lendemain, voilà qu'elle était forcée de partir. Obéissante, elle prit la route le lendemain matin, regardant une dernière fois le château où elle était née, celle-ci disparut finalement dans la forêt. Le voyage dura une journée entière, et ce n'est que le soir venue qu'elle arriva au château de Camelot. A partir de là, la jeune femme fit comme lui avait son père et fut mener auprès du roi. Entrant dans la salle du trône, le spectacle qui s'offrit à elle restera à jamais gravé dans sa mémoire. Arthur était là sur le trône près de sa femme, habillé de ses habits royaux, il regarda d'un regard bienveillant, l'inconnu qui venait d'entrer. Tristan resta quelques instants à contempler se spectacle, elle était si hypnotiser qu'elle en oublia même ce qu'elle devait dire. Quelques sourires moqueurs apparurent dans l'assemblée et finalement elle finit par reprendre ses esprits, posant un genou à terre, récita son texte.
"Majesté...Je suis Tristan de Lyonesse, ma famille vous offre ses services militaires, en tant que premier et seul enfant du marquis de Lyonesse, je demande le droit de faire partit des chevaliers de la table ronde."
Quelques murmures d'étonnements apparurent dans l'assemblée aussitôt suivit par les rires de certains chevaliers tout de suite stoppé par le roi.
"Tout le monde peut prétendre rejoindre la table ronde, à condition d'en avoir le niveau, savez vous manier les armes Tristan de Lyonesse?"
Intimidée, elle se contenta de hocher la tête, la jeune femme n'avait pas l'habitude de s'adresser à un roi, encore moins lorsqu'elle était devant des dizaines de personnes.
"Soit, dans ce cas, demain nous ferons passer un test."
La salle se vida et Tristan fut conduite à une chambre, fatiguée, encore sous l'émotion de cette entretiens, la jeune fille s'allongea sur son lit et sombra dans un profond sommeil.

Le lendemain, Tristan fut réveillé par les bruits incessants de personnes marchant dans le couloir en parlant fort. Encore ensommeillée, la jeune femme dut attendre quelques instants avant de se souvenir où elle se trouvait. Ah oui...Camelot..C'était aujourd'hui elle devrait passer le test ! S'habillant rapidement, elle sortit de sa chambre et déambula dans les couloirs à la recherche de la sortie. Elle pensait s'être définitivement perdu lorsqu'une domestique s'avança vers elle et lui demanda de la suivre. Quelques minutes plus tard, Tristan se retrouva dehors, l'air frais la fouetta au visage et finit de la réveiller, poussant un soupir intérieur, elle s'avança vers le groupe de chevalier qui c'était amassé autour du roi.
"Les femmes doivent être capable d'affronter des hommes plus forts qu'elles, c'est pourquoi, aujourd'hui, c'est moi que vous affronterez."
Première mauvaise nouvelle...Affronter le roi....Tristan se mit à pâlir malgré elle mais ne répondit rien. Arthur quand à lui attrapa une épée ordinaire au lieu d’Excalibur son épée mythique. En tant normal Tristan n'aurait eu aucune chance contre le roi mais armée d’Excalibur, cela aurait été encore pire. Se mettant en position, Tristan attrapa son épée, les deux adversaires se saluèrent et les premiers coups d'épées se mirent à retentir. Les minutes s'écoulèrent pendant lesquelles ni Tristan ni Arthur ne faiblirent, au contraire, la jeune fille tenait tête au roi et celui-ci, très étonné, tenter de lui faire faire une erreur qui mettrait fin au combat. Finalement, la patience d'Arthur triompha et Tristan perdu le combat.
"Un beau combat." annonça Arthur le sourire aux lèvres.
Tristan dut attendre pour reprendre son souffle. Pensant avoir échouée, la jeune femme fit une grimace, s'imaginant ce que son père allait dire une fois qu'elle serait rentrée.
"Tu as un bon niveau, tu seras un allier précieux, bienvenue à la table ronde Tristan de Lyonesse."
Le soir même, la jeune femme prêtait serment devant son roi plus heureuse que jamais.

Qui est Tristan? Tristan c'est une jeune femme chevalier siégeant à la table ronde entourée de ses frères d'armes. Ce qu'il faut d'abord savoir, c'est qu'elle à horreur d'une chose...Être appelé Tristane...Chose que ses camarades d'armes aiment beaucoup faire, histoire de la voir se mettre en colère. Pourquoi elle n'aime pas? Tout simplement parce qu'elle a toujours tenue au prénom que lui avait donné son père, même si ce prénom fait plus garçon que fille. Calme, de nature posée, Tristan est réputée pour ses longs silence autour de la table. Oui, elle ne parle pas beaucoup, sauf lorsque c'est utile, parler peu mais, parler bien ! Tel est le dicton qu'elle aime employer lorsque les autres lui font des remarques. Intelligente, patiente, Tristan est une jeune femme ambitieuse qui est malheureusement obligée de se battre tous les jours que ce soit moralement ou physiquement avec les autres chevaliers masculins qui ne la voient pas tous d'un très bon oeil. Il faut dire aussi qu'elle n'a jamais réellement chercher à s'intégrer, à participer aux fantasmes ou aux délires que les autres se font entre eux.

Heureusement, la jeune femme est capable de se rattraper, car il lui arrive d'apprécier la compagnie de ses compagnons dans un endroit appelé Taverne. Oui, malheureusement, l'alcool est l'un de ses vices, Tristan est capable de beaucoup boire et il n'est pas rare de la retrouver le lendemain avec une belle gueule de bois. Connu de tout le monde, nombreux au château voir même dans le royaume, affirme que c'est la boisson qui causera sa perte. Malgré ça, Tristan reste une personne respectée et respectable. Très loyal envers Arthur depuis qu'elle lui a prêtée serment, elle lui voue un véritable culte et ne peut s'empêcher d'affirmer haut et fort qu'elle le suivra jusqu'en enfer. A la fois sérieuse et rêveuse lorsqu'il s'agit du Graal, Tristan ne rêve que d'une chose, le ramener et le déposer entre les mains de son roi. Rêve qu'elle s'est mis en tête d'accomplir, même si pour le moment, cette quête ne mène à rien.

Guerrier hors norme, cette jeune femme adore se battre, parcourir le royaume l'épée à la main est réellement un plaisir pour elle, passer des journées à chevaucher et partir en guerre va même jusqu'à remplacer l'alcool qu'elle aime tant. Une fois sur le terrain, Tristan se transforme en véritable chef de guerre, pas question de rester là sans rien dire comme assise au tour de la table. La jeune femme d'habitude si silencieuse à horreur que l'on discute ses ordres ou que l'on mette en cause ses paroles. Gare à celui qui vient l'embêter dans ces moments-là ! Car elle n'hésitera pas en venir jusqu'aux mains pour être écoutée. Malgré ça, Tristan est quelqu'un avec beaucoup d'honneur qui respecte ou du moins essaye de respecter le code de la chevalerie, si important aux yeux de son roi. Faire la guerre à ses côtés? Du pur bonheur ! Mais cela ne l'empêchera tout de même pas d'exposer son point de vue et d'annoncer calmement qu'elle n'est pas d'accord avec celui qui est son idole.

En dehors du château et de la guerre, la jeune femme part s'isoler dans des endroits tranquilles. Très instruites, il n'est pas rare de la voir un manuscrit à la main. Il faut dire que lire est l'un de ses seules passe-temps en dehors de ses heures à la taverne. Il faut dire qu'en tant que célibataire, Tristan à du temps à revendre, les hommes? Très peu pour elle, même si la jeune femme s'est à plusieurs reprises, elle s'est laissée tenter par le plaisir de la chaire plus d'une fois, elle ne se voit malheureusement pas marié, se prenant elle-même des fois pour un homme. Cependant, sachant très bien qu'il ne faut jamais dire "jamais", elle ne désespère pas un jour de se retrouver au bras d'un homme qui fera battre son cœur. En attendant, elle aime sa vie comme elle est et profite de chaque instant que lui offre.